Terra Eco.No.

Au détour d’un fil d’actualité, un titre “Le mensuel « Terra eco » , « dans une passe difficile », cherche des fonds.”

Sensible à la presse “alternative” et n’écoutant que mon côté écolo bobo désengagé et bienpensant (Si, si, hélas, il existe.), je clique.

Et là, j’en apprend de bien bonnes!

Par exemple qu’il y a 15 000 abonnés pour un chiffre d’affaire de…1,6 million d’euros!

L’abonnement doit être cher. ça doit être ça…

55€. Pour 10 numéros. Effectivement, c’est cher.

Et surtout, ça ne couvre que la moitié du chiffre d’affaire.

L’autre moitié sont donc des prostitutions, pardons, des parutions publicitaires!

A 5,50 le numéro, le coût réel de celui-ci est plutôt de 11 euros. Le reste du prix étant couvert par votre temps de cerveau disponible entre un reportage sur les mines d’or équitable et le sauvetage du monde par Bill Gates (Authentique… les titres de Une de Terra Eco, on dirait un peu le Gorafi, non?. Ci-dessous, la une du numéro 17. Terra Eco n’a pas peur  des incohérences… “Comment les marques vous manipulent”. Grâce à Terra Eco?)Terra...

L’article nous sensibilise à « la difficulté de faire venir des investisseurs à la table d’un média » à l’heure actuelle. Terra Eco cherche donc des gens riches et puissants pour se faire protéger… Mais le tableau est de plus en plus reluisant dites moi…

Heureusement, à l’heure du crowfunding, du financement participatif et de la responsabilisation (Reconnaissons que Terra Eco tourne sans subvention. Ce qui, peut-être l’oblige à faire ce qu’elle fait. (Je suis compréhensif, en fait.), inutile de songer à réduire le nombre de pages, à réduire la quantité de couleur, bref à réduire la voilure. Non, ça ça ne serait pas changer le monde… On a 21 salariés quand même…

Par contre, on peut faire appel à l’humain dans ce qu’il a de meilleur (son argent?) afin qu’il “entre avec nous dans l’Histoire” (Carrément? Sans dec??? Sa modestie honore cette publication.) : “Le journal, qui aurait déjà recueilli 92 500 euros, espère en collecter au total 500 000” (Ce qui représente moins que la subvention que Closer a touché l’an dernier,notons…)

“Terra eco a « besoin de temps » pour tenter de mener à bien, d’ici à 2015, un projet et aller chercher de nouveaux abonnés (2 000 suffiraient pour atteindre la rentabilité)”

Désolé, je suis trop occupé à changé ma vie et  à militer pour prendre le temps de croire changer le monde en lisant Terra Eco. Et, surtout, j’ai déjà à peine le temps de lire la Décroissance, Passerelle Eco et la Revue S!lence. Ces 3 revues, elles aussi indépendantes, probablement bien plus denses et certainement moins démobilisatrices… et qui n’osent probablement même pas rêver de sommes à 6 chiffres quand elles parlent de campagne de soutien.

Je me sens scandalisé mais je ne devrais pas. En fait, ce qui m’étonne c’est qu’encore aucun multi-millionaire de son vert habit de lumière  ne soit venu sauver Terra Eco…

 

 

 

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