Pourquoi les violences policières n’apparaissent pas dans les journaux et media à hauteur de ce qui se vit sur le terrain?

Au delà du pénible “Les media sont des #*@$!, les journalistes sont des humains, donc touchés par le biais de confirmation. Qui vous pousse à valoriser les informations qui confirment ce que vous savez déjà.
Et,majoritairement, d’où nous vient ce que nous savons des Forces de l’Ordre …?
 
Ce que nous savons des forces de l’ordre vient de 2 sources principales : Les reportages et la fiction.
Oui… Nous ne passons pas notre temps de week-end en cellule. Enfin… Pas tous. #GiletsJaunes
Et finalement, peu de gens ont des vrais contacts avec les FDO.
 
Les reportages et fictions au sujet des FDO ne sont pas neutres, ni idéologiquement inoffensifs. D’ailleurs les FDO y veillent en partie…
 
Le 25 mai 2014, un article de TV magazine nous parlait des émissions du type “Enquête d’action”, “90′”, “Crimes” et autres réality show tournés “du bon côté de la loi.”
En 2014, il y a eu 2000 demandes de reportage pour la police.
1200 pour la gendarmerie.
60% sont acceptées.
+ de 5 reportages par jour!
Avez-vous dit “Propagande sécuritaire”..?
Mais non voyons…
 
S’il y a + de 5 reportages tournés par jour dans les FDO? c’est parce que c’est “Un métier[…]pour lequel le public se sent très concerné parce qu’il fait partie de son quotidien.” Moi j’aurais bien dit que GRÂCE à 5 reportages par jour les FDO font partie de notre quotidien…
 (La citation précédente est de Carole Rousseau, une des meilleures VRP du ministère de l’intérieur…)
 
Question : Au quotidien, êtes-vous plus souvent en contact avec des enseignant-e-s, des postier-e-s ou des gendarmes?
 
Le grand nombre de reportages au sujet des FDO s’explique aussi parce que les fonctionnaires sont des “comédiens” qui ne coûtent rien, fournis avec les décors et qui ne sont, de surcroît, jamais très loin des bureaux de la boîte de prod.
 
Mais l’occasion est trop belle… Quand je dis “Comédien”…
“Il nous arrive souvent de proposer une vision plus innovante que celle voulue par une production car elle correspond davantage à ce que nous recherchons” ainsi parle un lieutenant colonel.
#Scenariste
#Propagande
 
Car «Il est important de montrer tout ce qui met en valeur notre expertise et notre intégrité»
Le reportage se rapproche en fait d’un “docu-fiction. #SpotDeCom
 
«Le petit écran est devenu un outil de #communication pour la police et la gendarmerie.» dit l’article.
Voilà, voilà…
 
Pour aller plus loin, je vous conseille, l’excellent article de @Acrimed_info (Qu’il faut follow, aussi.)
 https://www.acrimed.org/Les-medias-auxiliaires-de-la-communication-des-forces-de-l-ordre
 
Mais considérer la forge de notre vision des forces de l’ordre ne saurait se faire de manière complète sans penser à la fiction pure et simple et ses fameux “Effets de réel”…
 
Que vous soyez #capitainemarleau , #JulieLescaut, ou #LeoMattei… ?￰゚ヌᄋ
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_s%C3%A9ries_polici%C3%A8res_fran%C3%A7aises
 
Ou #LesExperts, #TrueDetective, ou #Bones?￰゚ヌᄌ
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_s%C3%A9ries_polici%C3%A8res_am%C3%A9ricaines
 
Vous vous êtes forcément fait passer dessus par les Pléthoriques Forces Télévisuelles De L’Ordre, Du Bien, Et Du Triomphe.
 
Du triomphe car massivement, dans les fictions policières, les héros et héroînes réussissent et résolvent!
Tout le temps.
Easy.
Rapide.
(Sinon à quoi bon être un personnage principal.)
 
Dans la réalité…Moins.
 
Et on pourrait parler du type des délits et crimes élucidés, dont le tableau est très éloigné de celui de de la réalité.
Les psychopathes sanguinaires ne courent pas les rues et on attend toujours la gênante série réaliste française,  “Viols et meurtres en famille.”
 
Crimes et délits qui sont quasiment toujours expliqués par des facteurs individuels, sans réelles réflexions sur les causes systémiques de la délinquance. Laissez-moi rêver.
 
Et, rêve pour rêve, on ne parle pas souvent de délinquance fiscale d’ailleurs…  Vous savez, le truc qui nous coûte entre 8 et 10 fois le budget du ministère de  l’écologie… Mais revenons à nos bergers…
 
Les distorsions de réalité des reportages et des fictions policières ne seraient pas génantes si ces productions n’assuraient pas l’éducation à un système judiciaire complètement absente du système éducatif…
 
Sophie Mazet dans son Manuel d’autodéfense intellectuel (Lisez-le.) rapporte que dans les années 90, il fallait brieffer les prévenu-e-s pour qu’il-le-s évitent de donner du “Votre Honneur” au juge.
 
D’ailleurs, vous, vous l’appelleriez comment un juge,si vous étiez au tribunal ?
 
Au total, l’image mentale que nous -journalistes y compris- avons souvent des forces de l’ordre est très incompatible avec l’idée que ce sont des humains ordinaires, susceptibles aussi de commettre des crimes.
 
Pas simple de s’imaginer une Julie Lescaut en train de matraquer de la syndicaliste juste parce qu’elle est à bout de nerf ou une #capitainemarleau balancer du TNT sur des manifestantes parce qu’on lui en a donné l’ordre.
Les #violencespolicières ne collent pas avec le récit.
 
Alors peut-être que la difficulté des #ViolencesPolicieres à percer est, en partie, liée à une simple et ordinaire gestion de la dissonance cognitive.
Et que les signalement de @davduf commencent à porter quelques fruits par leur impact répétitif sur cette représentation policière.
 
Dans tous les cas, si vous vous faites choper en manif, comme le dit Maitre Eolas, taisez-vous. Demandez un-e avocat-e.
Et si vous devez vous adressez à un-e juge, dites “Monsieur” ou “Madame”.
ça suffira.

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