Picsou magazine ou le sexisme (mais pas que) expliqué aux enfants…

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Vu dans les questions du lectorat de Picsou magazine… On appréciera la justesse de l’analyse et la finesse de la réponse formant un lectorat éclairé sur les questions d’égalité… Bon après, c’est un journal qui porte le nom d’une personnage richissime dont les principales aventures à succès consistent à gagner encore plus d’argent en écrasant sans ménagement ses concurrents et qui laisse ses neveux  dans la misère, par une pure radinerie qu’il cache derrière une valorisation du mérite…. Un modèle du libéral économique-conservateur moral en somme. Donc, en fait, c’est cohérent.

3 réflexions au sujet de “Picsou magazine ou le sexisme (mais pas que) expliqué aux enfants…”

  1. La notion d’humour évoque-elle quelque chose à vos oreilles ? Si vous lisez (même succinctement) le reste du rédactionnel, vous vous rendrez compte qu’il s’agit d’un des fondamentaux du magazine – le courrier des lecteurs en particulier (disparu depuis un moment, vous avez dû chercher un brin pour trouver ça) étant placé sous le signe de la déconne et certainement pas à prendre au sérieux. C’est explicite pour les lecteurs mais pas pour vous ; qui donc sous-estime les lecteurs ? 😉

    Après, pour le raccourci Picsou -> apologie du libéralisme ; outre le fait que cette rengaine soit à peu près aussi vieille que le personnage (et met mal l’aise Disney qui du coup communique a minima sur lui), ou avez-vous vu que Picsou est érigé en modèle dans les bandes dessinées le mettant en scène ? Il est radin, mesquin, constamment inquiet, exploiteur et ne jouit même pas de son pognon en craignant nuit et jour de se le faire piquer, sans parler de sa soif déraisonnable d’en gagner davantage ! On peut certes reprocher que pareil portrait le rend humain, donc attachant – mais en aucun cas il ne s’agit là d’une apologie du capitalisme ou de la déréglementation. Les mômes s’identifient davantage à Donald et ses neveux qui eux trouvent quelque intérêt à la vie, en dépit de leurs revenus modestes ! C’est une satire…

    Il y aurait beaucoup à dire sur Disney en tant qu’entreprise, je vous le concède. Mais chercher de la propagande au prix d’associations d’idées aussi acrobatiques ne sert en rien votre propos…

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    • Bonjour!

      La notion d’humour évoque beaucoup de choses pour moi, notamment parce qu’il s’agit d’une compétence développée à titre professionnelle… En effet, en hypnose, l’humour est un des outils de base du relationnel. Un outil particulièrement puissant de changement, introduisant des d’éléments nouveaux dans un système de pensée, montrant que le cadre de référence peut être interprété différemment. J’espère ne pas sous-estimer le lectorat mais je ne sous-estime certainement pas ce qu’on peut faire avec un bon mot.

      Mais pour avoir été un grand amateur de Picsou magazine en mon jeune temps, je peux effectivement me placer dans cette hypothèse qu’il s’agit d’ironie. Voyons alors les implications de cette hypothèse.

      Vous êtes rédacteur-trice et vous recevez une question comme celle-ci. Vous la jugez inepte au point de devoir la publier en la recadrant par de l’ironie, en soi moqueuse. Ce que vous faites. Pourquoi, en supplément mettriez vous, en exergue, la photographie de sa jeune auteure? Est-ce que ce ne serait pas se moquer encore plus d’elle? Voire de l’exposer aux moqueries d’autres lecteurs-trices de son entourage éventuel? La publication de la photo relève peut-être de l’étourderie…
      Par ailleurs, en tant que jeune auteure, envoyez-vous une question au courrier des lecteurs pour que l’on se moque de vous?
      Je n’en suis pas certain. Alors c’est que vous ne comprenez pas que la réponse est ironique…
      Un texte ironique compris au premier degré faisant le même effet qu’un texte volontairement maléfique…

      L’avantage de éternel de plaider l’ironie est que l’on peut avancer l’incompréhension de celle-ci si jamais le premier degré choque. Mais suivre cette hypothèse implique que la rédaction a la volonté de se moquer et que le lectorat, soit écrit en s’exposant à la moquerie s’il comprend l’ironie, soit comprend l’inverse de ce qu’a voulu dire la rédaction lorsqu’il lit.
      Alors cette réponse de Picsou mag, méchante étourdie ou sexiste?

      Pour ce qui est de la date de publication, c’est effectivement une coupure qui date de 2007. Mais, en ce qui concerne la fraicheur du sexisme Disney, on appréciera cette coupure en date de mars 2013 du journal de Mickey…
      Journée de la femme
      Ou comment dire, avec humour, que les 364 autres jours, les filles ne “laisseront” pas les garçons toucher à ce privilège que d’être aux casseroles.

      En ce qui concerne “Picsou ce héros qui n’en est pas un”, vous me semblez faire un portrait assez juste du personnage. Mais pour comprendre l’impact métaphorique, il faut se rapporter globalement aux histoires. Un personnage isolé n’est pas spécialement vecteur de suggestion. Pas plus que Zeus ou le Petit-Chapeau Rouge sans les histoires qu’il y a autour. Tout au plus est-il un archétype, un agrégat d’idées. Picsou se rapporte aux Gérontes/Argan de Molière et autres Montgomery Burns des Simpsons, le roi Midas, si on veut être plus orthodoxe. Il avait d’ailleurs le Nom d’Oncle Harpagon dans une de ses premières apparitions en France, je crois.. Il est conçu initialement comme un personnage secondaire, dont on peut imaginer qu’il avait pour fonction de combler un vide autour d’un Donald guère aventureux, et pas comme une satire. Il commence à être un modèle d’identification quand il devient le héros à part entière d’histoires et qu’il remporte une victoire à la fin. Sa manière de triompher et ce qu’il est deviennent alors à imiter. Il triomphe des pauvres (Les Rapetous), des forces de la nature (Mistick), de ses rivaux (Gripsou, Flairsou). Pour ce qui est d’une identification à Donald ou aux autres personnage de l’univers des Canards, c’est sans doute vrai. L’invention de Fantomiald, le super-héros que devient Donald la nuit en est une conséquence, le lectorat s’étant plait que Donald ne gagnait jamais… Mais au final, celui qui a donné son nom au journal, c’est Picsou. Et quand bien même Disney aurait un malaise à divulguer un tel modèle, c’est ce qui semble bien se passer dans les faits…

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