En tant que formateur à l’esprit critique, on me renvoie souvent à des personnes intervenant dans l’espace public en les rapprochant de mon travail. Stéphane Guillon, Dieudonné M’Bala M’Bala, les dessinateurs de presses… Mais celle-ci relèvent beaucoup plus souvent de l’humeur critique que de l’esprit critique. Je ne me reconnait pas en ces personnes, j’espère même être différent…
L’humeur critique me semble importante en cela qu’elle peut mener à avoir envie de former son esprit critique. En effet, à force de percevoir qu’il y a un truc qui cloche, on appréciera sans doute de se doter d’outils pour penser de manière construite, argumentée et aussi objective que possible
Mais l’humeur critique ne peut en aucun cas être un mode de réflexion posé, justement parce qu’empreinte d’émotion et de postulats non-dits. Et sur une voie émotionnelle de compréhension, il est alors facile de se perdre et de prendre une idée toute faite en la prenant pour vraie simplement parce qu’elle est différente du courant de pensée principal… Ce que j’appelle l’effet Galilée. « C’est une opinion minoritaire, donc elle doit être vraie. » Souvent l’humeur critique, par cette confusion entre « vraie » et « alternative », conduit aux solutions faciles, à l’absence de remise en question, ou pire à la remise en question des autres seulement et pas de soi.
Car c’est, il me semble, l’intérêt de l’esprit critique, rationnel, offrir la possibilité de prendre des décisions individuelles et collectives engageantes, de poser des actes le long de son propre chemin en le faisant sur des bases informatives solides, les plus objectives et neutralisées possibles.
J’ai conscience que par mes diverses productions, j’entretiens parfois la confusion. Mais je voulais clarifier une chose : Je fais dans l’esprit critique. Du moins, j’espère !