“Publi-reportage”, journalisme, académiciens et montres de riches.

De la difficulté de manier le mélange des genres…

Actuellement la limite entre le journalisme et la publicité est fine, très fine. Et il est parfois bien difficile de faire le distingo entre les 2…même pour les principaux intéressés…

Ainsi, le Figaro réagit-il innocemment en disant que son cahier supplémentSo Figaro n’est pas une publication publicitaire. Il s’agit d’un cahier thématique consacré à l’art de vivre et à la mode, et réalisé par des journalistes du quotidien”. (Comme le cahier supplément du monde du week-end.)

Problème, ces cahiers sont archi-bourrés de publicité et sont quasi-intégralement des publi-reportages. Et souvent pour des produits de luxes, voire grands luxes. Comment alors imaginer la moindre objectivité de la part des rédacteurs? Peut-on imaginer qu’il a encore information quand la plume est vendue? Jusqu’où peux-t-on vendre ses propos?

Et ce qui devait arriver, arriva…

Des académicien-e-s, de l’Académie Française, des Immortel-le-s, ont été interwievé-e-s, tout ce qu’il y a de plus journalistiquement, au sujet du Temps qui passe. Et ils ont répondu. Entre lyrisme et philosophie. Comme un-e Académicien-ne sait sans doute le faire Mais ce qu’il-le-s ne savaient pas c’est que c’était pour un cahier supplément “So Figaro” (L’anglicisme, c’est tellement plus fashion-class-top…pour un-e académicien-ne…) et que, pire, c’était un numéro archi truffé de publicité pour des montres. Ainsi presque chaque interview fait face à une publicité pleine page pour  un chrono de luxe. “L’art de vivre” imposant de dédier un numéro complet à la manifestation horlogère internationale de Bâle. (On n’a pas tous le même art de vivre…)

Mais voilà, on ne vend pas un Académicien pour une poignée de cacahouète, même plaquées or. Alors les Garde-Langue se sont fendus d’un communiqué disant qu’ils ont été trahis. Paf, le Figaro! Reprend bien note que, malgré ton envie de déréglementation, il y a encore des limites dans le Monde.

Merci l’Académie. A un moment, il faut bien remettre la vulgaire réclame à sa place. Et il faut le faire d’autant plus énergiquement qu’elle rampe sournoisement. Il serait utile de s’en rappeler au quotidien.

 

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