A quoi ça tient?

Il ne sont pas 500 mais toutes les médias du monde ont les yeux rivés sur eux. Ce sont les manifestants qui protestent, ce lundi 27 août dans les rues de Tampa contre la tenue de la convention du parti républicain. Du militant vert, en tenue de camouflage végétal vantant la « sagesse écologique »,  jusqu’aux femmes anti-guerre du mouvement Pink code, déguisées en vagin pour dénoncer le mépris des droits des femmes par le Grand old Party, la manifestation portait des messages variés. A la tribune, avant le départ, une militante avait dénoncé le « message toxique » de la convention républicaine : « ils alimentent les attaques contre les travailleurs, les immigrés, les gays. Ils défendent la liberté… mais celle d’avoir faim et d’aller faire la guerre à l’étranger ». «Nous voulons de bons emplois, une éducation abordable, le droit à la santé et l’égalité », proclamait la banderole de tête illustrée d’un éléphant (le symbole des républicains) barré de noir.

Mais qu’est-ce qui peut donc bien pousser le système médiatique américain à présenter tous ces gens? Comment se fait-il qu’ils occupent l’espace mediatique alors que ce genre de manifestation est généralement snobée, dans le meilleure des cas ou présentée comme une réunion de casseurs dans le pire…?

Ce n’est pas que les media sont sympathisants ou ont ouvert les yeux. Non. En fait, c’est la faute de l’ouragan qui n’a pas lieu…

“Isaac” de son petit nom devait possiblement ravager la ville côtière et la couvrir d’eau. Les Républicains ont donc décalé d’un jour l’ouverture du congrès. Mais l’ouragan n’est finalement qu’une pluie comme une autre… Il y a donc des milliers de journalistes, politiques pour les uns, climatiques pour les autres qui se retrouvent orphelins de sujet, qui de la convention républicaine, qui de la tempête du siècle… Il a donc fallu se rabattre sur la seule chose potentiellement intéressante pour le téléspectateur. D’autant que, des fois que ça dégénére cette manif, autant être sur place… Mais ça non plus, ça n’a pas eu lieu. Point de casseurs, pas de vandale à barre de fer, nul cagoulé molotoffé. Il a donc bien fallu parler de la manifestation correctement.
A quoi ça tient que le système médiatique couvrent des mobilisations citoyennes ? A la pluie et au beau temps.

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